Disparition du vol MALAYSIA AIRLINES 370
Sur cette disparition du vol Malaysia Airlines MH370, je ne me suis pas exprimé jusqu’ici, parce que manquant d’informations sur la trajectoire suivie. Il semble que depuis aujourd’hui vendredi 14 mars, on dispose d’éléments d’analyse qui me semblent intéressants et que je vous livre. Les faits établis étaient que :
L’avion avait disparu de sa trajectoire normale en abordant l’espace aérien vietnamien. Il avait décollé depuis une quarantaine de minutes de Kuala Lumpur et commençait sa croisière pour un vol qui devait durer environ 6 heures vers Pékin.
Aucun message radio de difficulté ou de détresse n’a été émis par l’équipage.
L’avion venait de quitter l’espace aérien Malaysien où il était en contact radar secondaire, avec émission d’un signal transpondeur qui indiquait sur le scope radar du sol le N° du vol, la vitesse et l’altitude. Ces indications ont disparues et il y avait alors deux hypothèses possibles :
1°) L’avion avait percuté la mer
2°) Une main malveillante avait mis le transpondeur sur OFF. Pour lever le doute entre ces deux hypothèses, les techniciens ont un moyen de contrôle, appelé ACARS. C’est un système de transmission automatique d’informations par satellites qui renvoie vers un service technique de la compagnie aérienne des informations sur la marche de systèmes ou leurs pannes. Par exemple, lors du crash du vol Rio-Paris, l’ACCARS a émis 24 messages durant les 4 minutes et 24 secondes qui ont séparé le givrage des tubes Pitots de l’impact dans l’eau. Important : l’émission de ces messages est indépendante de l’action de l’équipage et il est quasiment impossible de neutraliser cet ACARS en vol, sauf à être un technicien très pointu.
Mais ce Boeing 777 était-il équipé de l’ACARS ? Sur tous les Airbus, ce système est monté en série et on
connait la réponse. Mais chez Boeing, c’est une option et aucune information fiable n’était transmise, la compagnie Malaysienne déclarant qu’il n’en était pas équipé.
Mais voici qu’une information filtre ce matin ….. de la Maison Blanche, déclarant que « le vol MH 370 a continué de voler pendant plusieurs heures après sa disparition des écrans radar il y a six jours».
Je vous invite à décoder avec moi cette information insolite transmise par le cœur du pouvoir des Etats-Unis : Dans une enquête sur un crash d’avion, l’OACI établit que ce sont les autorités du pays d’immatriculation de l’avion qui sont en charge de l’enquête et qui ont la maitrise de la communication. Boeing y est associé également en tant que fabricant, ainsi que le NTSB (National Transport Safety
Board), qui est l’équivalent de notre BEA (Bureau d’Enquêtes et Analyses). Mais ces organismes ne sont pas à même de communiquer leurs informations sans l’assentiment des Malaysiens. Par contre, rien ne les empêche de laisser filtrer sournoisement certains éléments vers la presse et c’est ainsi que cette information sur le vol de 5 heures a été publiée par le Wall Street Journal et la chaîne ABC.
Les enquêteurs évoquent un signal automatique transmis par voie satellitaire par l’avion, pendant quelque quatre heures après avoir disparu des écrans radar. Ces systèmes ont régulièrement cherché à se connecter à un ou plusieurs satellites relais, selon ces mêmes sources. S’il a effectivement continué de voler durant quatre heures, l’avion a pu parcourir 2.200 milles supplémentaires et atteindre l’Océan indien, le Pakistan ou même la mer d’Arabie, si l’on se base sur sa vitesse de croisière. Néanmoins, le journal asiatique The Straits Times, a indiqué depuis son compte Twitter que la Malaisie, après vérifications avec Boeing et Rolls Royce, infirmait cette hypothèse.
Selon moi, l’information insolite de la Maison Blanche sur ce vol de plusieurs heures a pour objet de montrer que les autorités Malaysiennes racontent des histoires en niant l’existence de messages ACARS. Puisque Boeing et le NTSB sont muselés, le Gouvernement américain donne une certaine consistance à cette information capitale. Et pour marquer l’aspect sérieux de cette information de vol, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney déclare que les recherches pour l’avion de Malaysia Airlines se sont étendues à l’Océan indien vendredi, La Marine américaine a par conséquent ordonné à l’un de ses navires et à un avion de surveillance de se rendre dans cette zone où ils rejoindront un autre avion déjà sur place, a indiqué un responsable de la Marine américaine, sous couvert de l’anonymat. « L’USS Kidd transite par le détroit de Malacca en route pour l’Océan indien », a déclaré jeudi le responsable, se référant à l’un des deux destroyers américains qui participent aux recherches, aux côtés de l’USS Pinckney. Les deux navires étaient jusqu’à présent déployés dans le golfe de Thaïlande. Qu’a-t-il pu se passer ?
On est dans l’incertitude, mais deux hypothèses sont plausibles :
1°) Détournement de l’avion par des pirates à bord, qui veulent sans doute rallier un terrain ami (Péninsule arabique ?). Mais problème de lutte à bord soit avec l’équipage, soit avec des passagers (ou les deux) et crash après perte de contrôle.
2°) Juste avant sa descente, l’avion venait d’arriver en croisière. L’un des deux pilotes a besoin d’aller aux toilettes, laissant seul l’autre pilote qui s’enferme à double tour (les portes et parois sont maintenant blindées). Le pilote resté au cockpit envisage un détournement, puis se ravise et se suicide avec son avion qu’il plante dans l’eau, ou bien le reste de l’équipage réussit à enfoncer la porte, mais ne peut empêcher le geste fatal.
Ce ne sont pour l’instant que des hypothèses et dont la réponse reste incertaine, car la probabilité de retrouver l’épave est infime.
Wait and see !!
4 avril 2014 at 6 h 42 min -
Christian bonjour,
Bientôt un mois depuis la disparition du vol MH377.
Je dois avouer que, jusqu’ici, aucune explication lue ou entendue ne me séduit. Je garde néanmoins une certitude : certains savent ce qui est arrivé à ce vol. Le contraire me semblerait relever de la fantasmagorie…
J’ai lu dernièrement une histoire concernant l’attaque planifiée, par cet avion, d’une île britannique sur laquelle se trouve une énorme base américaine. En as-tu entendu parler et, si oui, quel est ton avis sur le sujet ??
4 avril 2014 at 16 h 19 min -
L’hypothèse d’une tentative d’attaque de la base de Diego Garcia est attrayante, mais étayée par quelles données? Mystère !
Christian ROGER
4 avril 2014 at 4 h 38 min -
Vos informations et commentaires sont d’un grand interet. Bravo et Merci. En un autre Temps, mon Pere (Francois Pichon) OMN Air France me communiquait les rapports et analyses d’incidents et accidents. Moi Meme ( Pilote Armee Air. (E.R)) suis friants de toutes Analyses autres que celles que diffuse « La Presse ». J’espere etre admis a suivre votre Blog. Merci Monsieur C. Roger.
Christian Pichon
4 avril 2014 at 16 h 26 min -
Bonjour,
Je me souviens très bien de votre père, avec qui j’ai volé plusieurs fois.
Pour s’abonner à mon blog, c’est très simple, sur la page d’accueil, sous ma photo, il y a une petite fenêtre « S’abonner au blog », où il vous suffit de mettre votre e.mail
Cordialement
Christian ROGER
28 mars 2014 at 9 h 52 min -
Cher Commandant Roger,
D’abord un grand merci pour ces informations d’une grande précision et d’une intelligence peu habituelle dans notre environnement médiatique si prompt à sauter sur les événements graves en « racontant absolument n’importe quoi, pourvu que l’on vende sa feuille de choux »
Vos travaux sur les événements aéronautiques basés sur votre grande expérience et expertise en la matière sont très utiles pour les béotiens que nous sommes, ils permettent de mieux appréhender ces problèmes. Vous participez sûrement à la diffusion d’une information objective et éclairée, qui in fine rassure les voyageurs aériens par une meilleure connaissance du travail qui entoure l’industrie aéronautique depuis la conception de l’aéronef jusqu’à son pilotage par des hommes hors du commun!
Robert Parsotam
27 mars 2014 at 13 h 31 min -
Mon cher camarade piégeard, bonjour.
N’est il pas possible, techniquement, de supprimer la boite et de transmettre les voix du cockpit directement, comme pour les ACARS ?
Cordialement, Guin (50)
27 mars 2014 at 14 h 09 min -
La technique actuelle et son évolution future permettent effectivement de penser qu’on pourrait transmettre au sol toutes les données nécessaires. On le fait déjà avec le systèmes ACARS pour des paramètres réacteurs. Mais pur que ce soit efficace, il faudrait que ces milliers de données soient transmises en continu, ce qui me semble très lourd en occupation de l’espace hertzien. Mais c’est assurément une chose à étudier.
Vive le Piège !
Christian ROGER
27 mars 2014 at 0 h 59 min -
J’aime ton analyse,et vais suivre tes investigations.C’est du »Pro » ! J’me permet de transférer. Merci Ps: On s’est connu à Meknés
26 mars 2014 at 10 h 17 min -
La présence à bord d’une douzaine de haut spécialistes du camouflage électronique US a permis d’échafauder d’autres hypothèses de disparition volontaire . Tiennent-elles debout ? En tout cas nous pouvons compter sur les USA pour faire tout leur possible pour rechercher les « boites noires » .
25 mars 2014 at 20 h 39 min -
Excuse moi cher monsieur mais ce qui me parrait une histoire à la Tintin, c’est votre scénario.
Un avion qui vole en automatique pendant près de 6h après un incendie « catastrophique » en soute (ou dans n’importe quelle partie de l’avion d’ailleurs) c’est un miracle.
Je ne comprend pas alors qu’on stresse les équipages avec le feu à bord en « instruisant » les pilotes à se poser d’urgence!
Autant poursuivre le vol jusqu’à destination dans ce cas!
C ‘est ce que vous auriez fait en tant que commandant de bord?!
Joel
27 mars 2014 at 10 h 35 min -
Cet avion qui vole pendant 7 heures vers les Iles Kerguelen, sans doute pour une visite de courtoisie aux manchots n’a évidemment plus de conduite humaine à bord. On saura peut être la vérité si on retrouve les enregistreurs, mais je suis sceptique.
Ne sachant pas si le CDB était opérationnel, j’ai du mal à vous dire ce que j’aurais pu faire à sa place
Christian ROGER
25 mars 2014 at 18 h 55 min -
Bonjour Christian,
Ta vision du déroulement de ce crash est plausible à ceci près que s’il s’agit d’un feu de batteries au lithiun-ion, il est impossible de le contenir une fois déclenché sans intervention directe sur la source de l’incendie. Les moyens d’extinction en soute ne sont pas assez efficaces pour ce genre de feu. Cela revient à dire que dans le meilleurs des cas, l’avion serait détruit en 15 ou 20 minutes (17 minutes pour la Swissair 111 à Halifax). Ce décompte reste valable pour tout type de feu non contenu quelque soit son origine.
Il aurait fallu que l’avion soit dépressurisé pour étoufer le feu en le privant d’O2. C’est peut être ce que l’équipage a tenté de faire…
27 mars 2014 at 10 h 37 min -
Personne ne peut dire ce que devient un feu de batterie lithium une fois commencé.
Christian ROGER
25 mars 2014 at 16 h 47 min -
scénario très probable mais en tout cas que de mensonges et quelle terrible mauvaise gestion de cette crise par les autorités malaysienne.
24 mars 2014 at 21 h 54 min -
Salut,
Maintenant qu’il semble établit (mais pas indubitablement .. puisque a l’heure ou je rédige ce message aucuns débris n’est formellement identifié) que l’avion est dans cette zone .. on peut se poser la question de savoir comment il a pu arriver là .. et sans devoir échafauder des scénarios alambiqués .. si on prend en compte que :
Lors de la coupure des communications radios et transpondeur … normalement (comme cela est encore arrivé hier en Europe et c’est un évènement courant) cet avion aurait du faire l’objet d’une interception (avions militaires) par les autorité concernées
Scénario simple … mais pourquoi n’a t-il pas été appliqué ?
Qui est responsable ? …. qui sera jugé ?
Questions qui trouveront peut-être réponses dans un temps lointain .. celui du procès .. si procès il y a
24 mars 2014 at 18 h 07 min -
Salut,
La déclaration du premier ministre et la dernière conférence de presse ne semblent plus laisser de doutes
Cet avion a bien disparu dans la zone ou sont actuellement effectuées les recherches
Il est a espérer que des débris (vu maintenant par l’oeil humain) seront récupérés rapidement et pourront confirmer indubitablement la présence de l’épave dans cette zone
Si les boîtes »noires » sont récupérée .. peut – être saura t-on un jour pourquoi tant de gens ont péris a cet endroit
23 mars 2014 at 14 h 31 min -
Bonjour Monsieur,
J’ai quelques questions a vous poser a propos de ce vol. On se tourne de plus en plus vers un détournement de l’avion (par les pilotes ou des terroristes, la n’est pas ma question).
Si les debris retrouves a l’ouest de l’Australie sont bien ceux du MH370, il est evident que les passagers et les PNC se sont rendus compte d’un detournement de l’avion (apres 5h de vol avec changement de cap et niveau de vol frequent comme rapporte par les medias. Dans ce cas la, comment se fait-il qu’il n’y ait eu aucune alerte ?
Dans un avion comme le 777, le seul moyen de contacter le sol (compagnie ou autre) est dans le poste de pilotage ? C’est a dire que les hotesses ou stew, en cas de detournement, n’ont aucun moyen d’appeler qqun sauf avec des telephones portables ? (Il me semblait que par exemple sur les avions air france, en cas de malaise d’un passager par ex, un telephone situe a l’arriere de l’avion est directement relie au samu de paris).
Vous qui etiez sur 747, pouvez-vous m’eclairer sur les moyens de communication entre l’avion (en dehors du poste de pilotage) et le sol sur les avions Boeing? Merci commandant !
20 mars 2014 at 8 h 44 min -
Feu électrique en soute électronique, destruction, déconnexion de systèmes en cascade, intoxication insidieuse de l’équipage par les fumées… Oui, je sais, complètement loufoque et improbable.
21 mars 2014 at 9 h 21 min -
Effectivement, on ne peut exclure un tel scénario. Mais pourquoi un vol de plus de 6 heures ensuite, sans apparente recherche d’un terrain de déroutement?
21 mars 2014 at 12 h 10 min -
Equipage inconscient (mort) lors de la tentative de déroutement?
( changement de route, introduction d’un point dans le FM, puis l’avion continue au dernier cap…)
17 mars 2014 at 20 h 10 min -
Juste une petite question,
dans le cas de votre 2 options, n’y a t il pas depuis la cabine passager un moyen pour les hôtesses, le pilote enfermé dehors, un moyen de se communiquer au sol ?
Lors des attentats du 11 septembre, si je ne me trompe pas, une des hôtesses du vol UA93 avait pu se communiquer avec la compagnie pour faire part du détournement de l’avion.
Sans présager d’aucune hypothèse dans ce meli melo d’informations et surtout de non information, c’est juste un des détails qui me chiffonne.
Merci en tout cas de partager votre analyse, emprunte de votre expérience elle reste objective et prudente, c’est si rare en ce moment !
cricri
19 mars 2014 at 14 h 27 min -
Le seul moyen de communication dans la cabine est celui des portables des passagers. Mais encore faut-il qu’il soient utilisés et qu’il y ait des balises au sol pour recevoir les signaux. Cela fait partie des données inconnues pour l’instant.
A suivre !
Cordialement
Christian ROGER
15 mars 2014 at 18 h 20 min -
C’est toujours un réel plaisir de vous lire Monsieur .
Vos analyses , toujours prudentes tant qu’il n’y a pas de certitude , sont pour moi , profane , d’une grande clarté . Merci infiniment .
Brigitte .
16 mars 2014 at 11 h 01 min -
Merci Brigitte. Je pense que sous la pression américaine, les Malaysiens vont être obligés de sortir l’intégralité des données ACCARS dont ils disposent depuis le début et on y verra un peu plus clair. Mais l’ACCARS ne permettra pas de savoir les raisons qui ont motivées cette extravagance.
Cordialement*
Christian ROGER
15 mars 2014 at 11 h 26 min -
Aux commandes du vol MH 370 le Captain suivait d’un oeil distrait la trajectoire de son 777 sur l’écran cathodique. Tous las paramètres étaient optimistes et aucun indice ne suscitait la moindre inquiétude. Ps de cunimb non plus. L’hôtesse pénétra dans le poste pour apporter les deux tasses de café demandées quelques instants auparavant.
Soudain l’équipage ressentit une étrange sensation précédés d »une interruption simultanée et générale de tous les instruments de bord. Les deux réacteurs s’étaient éteints . Un silence lourd, inhabituel s’était abattu sur l’aéronef plongeant l’équipage dans un profond désarroi. Le trouble paralysait les pilotes sans qu’ils perçoivent pour autant la moindre panique. Dans l’incapacité de réagir ils restaient néanmoins serein.L’appareil cependant ne donnait pas l’impression de décrocher . Il était comme suspendu entre ciel et terre, immobile.
Brusquement une multitude de faisceaux lumineux balisèrent l’horizon et les côtés du fuselage. Les passagers et le personnel de bord, plongés dans une sorte de léthargie ne manifestaient aucune réaction. Seuls les téléphones portables détenus par leurs utilisateurs respectifs s’étaient mis, tous en choeur, à émettre le signal d’appel qui leur était dévolu.
Un souffle puissant assorti d’une force d’une puissance inouïe s’emparèrent du Boeing 777 , le souleva comme un fétu et l’emporta à une vitesse vertigineuse vers une planète inconnue. A la fois médusés, incrédules et apeurés, les contrôleurs, les radaristes, les autres équipages en vol alertés venaient d’assister impuissants au premier détournement interplanétaire venu frapper les terriens.
Paradoxalement un immense espoir venait de naitre. Celui de retrouver VIVANTS les 239 passagers et membres de l’équipage de la Malaysian Air Line.
16 mars 2014 at 10 h 56 min -
On n’a aucun élément pour exclure une telle hypothèse ! Si vos infos se confirment, informez en les humains et ce la me plairait que ce soit par ce blog !!
Qui suis-je ?
Commandant de Bord Boeing 747 Air France ER
Ex Leader de la Patrouille de France
Expert de l’accident de Sharm El Sheikh (2004)
Ancien Président du Bureau Air France du SNPL, Syndicat National de Pilotes de Ligne – 1986 / 1990
Biographie
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