Témoignage oculaire du crash du Capitaine DUTHOIT à la Patrouille de France
Dans la lettre sympathique et émouvante ci-après, un de mes abonnés de ce blog me transmet son témoignage rare sur ce crash.
Quand j’ai quitté la Patrouille de France en octobre 1966 pour entrer en stage à Air France, mon second, le Capitaine Duguet est devenu Leader et j’ai proposé à l’État-Major de faire venir à la PAF un de mes copains d’escadrille de Cambrai : le Capitaine Didier Duthoit, qui venait de remporter la coupe Comète de voltige sur chasseur.
Il avait hésité à accepter ce poste, pourtant prestigieux, car il avait lui aussi envie
de poursuivre sa carrière comme pilote de ligne et avait sollicité mon avis. Je fus sans le savoir l’instrument de son destin, car je lui répondis qu’il n’avait qu’à faire comme moi, un séjour à la PAF et rejoindre Air France ensuite, car les portes allaient rester ouvertes un bon moment. Il suivit ce conseil et intégra la PAF comme « charognard », pour devenir Leader au départ de Duguet.
Malheureusement la Faucheuse l’attendait au Salon du Bourget de 1967. Ce jour du dimanche 4 juin, je sortais vers 18h00 d’une séance de simulateur du Boeing 707 sur lequel j’allais être qualifié pour terminer ma formation Air France, quand j’appris par la radio qu’un avion de la Patrouille de France venait de percuter le sol au Bourget lors de l’éclatement final qui clôturait le meeting et que son pilote avait été tué. Dans cet éclatement final, le plus vulnérable potentiellement était le charognard, car il avait à effectuer un demi-tonneau en piqué à la verticale avant de faire la ressource pour éviter le sol et je pressentais donc qu’il s’agissait probablement de Didier Duthoit.
L’avant-veille, j’avais invité tous mes anciens équipiers et leurs épouses aux Folies Bergères et je savais que Françoise, l’épouse de Didier, devait repartir en train vers Salon en fin d’après-midi. Je l’appelle donc aussitôt à leur domicile parisien, car si c’était lui la victime, sa femme risquait d’être dans le train pour apprendre le drame.
Je l’informe qu’il y avait eu un incident à la PAF et qu’il fallait qu’elle attende des nouvelles. Elle me répondit aussitôt : « C’est sûrement Didier », ce qui se révéla malheureusement vrai. Je me suis souvent interrogé sur ma responsabilité dans l’orientation de Didier Duthoit, avec un sentiment de culpabilité. Je pense que nous avions tous deux une même fringale d’aviation, et avec le temps, je crois que la sagesse aurait voulu que je lui conseille d’entrer à Air France, puisque les portes étaient ouvertes. Mais c’est un métier fait de passion plus que de raison, avec toutes ses incertitudes.
La promotion de 1975 de l’École de l’Air porte le nom de Didier Duthoit.
Les Capitaines DUTHOIT et ROGER
Jours heureux en été 1966
Témoignage de Dominique Tertrais
Je vous livre mon témoignage (de civil !) sur le crash du Capitaine Duthoit.
C’était un bel après-midi, ce 4 juin 1967. Il faisait un temps splendide. Je décidai de me rendre au Salon Aéronautique du Bourget, passionné d’aviation que j’étais. J’eus la chance de pouvoir m’installer au plus proche possible de la piste, les spectateurs ne pouvant franchir les barrières – pourtant bien fragiles en piquets de châtaigniers liés par des fil de fer – pour des raisons évidentes de sécurité.
Toute l’après-midi, l’ami qui m’avait accompagné et moi assistâmes au ballet incessant de toutes sortes d’appareils, civils et militaires, chaque pilote rivalisant de prouesses pour présenter son avion devant la tribune officielle, qui se trouvait juste derrière nous. La fête avait attiré environ 500.000 spectateurs.
Les évolutions des « patrouilles » de beaucoup de pays étaient particulièrement appréciées, les avions se croisant, se regroupant, montant comme des flèches et redescendant comme des pierres dans un bruit assourdissant, bien qu’on entendît pourtant les exclamations d’admiration de la foule, mêlées d’applaudissements pour remercier ces héros du spectacle qu’ils nous offraient.
Bien entendu, le « clou » de la journée, attendu de tous, était le programme final de la Patrouille de France qui clôturait le meeting.
En 1967, les appareils de la Patrouille de France étaient des « Fouga Magister », reconnaissables à leur empennage arrière en « V » (dit « papillon »), ils avaient été fabriqués à un millier d’exemplaires et utilisés par une vingtaine de pays. La Patrouille de France l’utilisera de 1964 à 1980.
Les voilà !
Impeccablement disposés, les neuf avions lâchent leurs fumigènes tricolores en passant droit au-dessus de nous, disparaissent un instant, puis reviennent pour nous proposer leurs figures incroyables, se croisant dirait-on, à un mètre au plus, tourbillonnant comme des papillons sous nos yeux ébahis… de quoi en attraper le torticolis ! le speaker hurle dans son micro pour annoncer les figures, et les haut-parleurs réussissent difficilement à couvrir les rugissements des réacteurs lors des évolutions.
Et puis, c’est l’ultime figure, la plus dangereuse : les avions piquent. Ils vont se redresser à 50 mètres du sol pour repartir comme un feu d’artifice éclatant dans le ciel. Mais soudain, une clameur : le dernier avion, celui du capitaine Duthoit, le « charognard » comme on désigne le commandant en second de la Patrouille, ne se redresse pas. Il fonce vers la foule, un photographe de « Paris-Match » s’enfuit en courant. Il ne se souviendra pas d’avoir pris un cliché avant de s’évanouir ! Il s’appelait Jean Boeri.
Comme beaucoup de spectateurs, je vois l’avion basculer, son aile toucher le sol et exploser comme une bombe.… Et puis c’est le silence, un lourd silence. Les haut-parleurs se sont tus. Il faudra quelques minutes pour que les sirènes des pompiers redonnent un peu vie au Bourget. A une vingtaine de mètres de moi, l’un des deux réservoirs de carburant de l’une des ailes, fumant. Terrorisé à l’idée qu’il puisse exploser à son tour, je me suis jeté à plat ventre et ne me suis relevé qu’après un moment. L’ami qui m’accompagnait, médusé, est, lui, resté debout, comme figé A ma gauche, à une trentaine de mètres, le corps du pilote. Les pompiers accourent avec un brancard. L’un d’eux ouvre le sac du parachute et l’étend sur le malheureux comme un linceul.
Il n’y a même pas eu de mouvement de panique tant l’accident a été inattendu et brutal.
Un hélicoptère arrive pour épandre un produit qui éteint les dernières flammes de la carcasse du Fouga, qui continuera pourtant à fumer longtemps pendant que nous commençons à regagner silencieusement le parking pour reprendre ma voiture.
Tout à coup, sur ma droite, nous voyons les huit « Fouga » des autres coéquipiers arriver à très basse altitude, passant doucement au-dessus du lieu de l’accident. Le speaker nous indique qu’ils sont en formation en « V » avec la place vide de leur « charognard ». C’est leur dernier adieu. Je frissonne et les larmes me montent aux yeux.
Le soir, à la télévision, le présentateur explique les images de l’accident, et j’ai peine à revoir cette scène. Mais surtout, il dit que le Capitaine Duthoit, avant de donner un dernier coup de manche pour faire obliquer son avion pour que la pointe de son aile gauche touche le sol pour exploser avant de foncer dans la foule, a dit par radio à ses coéquipiers, calmement : « Je me crashe ».
En agissant de la sorte, à combien de personnes Didier Duthoit a-t-il sauvé la vie ? Beaucoup, certainement. La mienne et celle de mon ami, probablement.
Voilà pourquoi, un peu plus de cinquante ans après cette tragédie, je veux encore une fois lui rendre hommage.
Dominique TERTRAIS.
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16 février 2019 at 2 h 32 min -
Pour un « fan aéro » (non volant) comme moi, qui ne connaissais pas cette triste histoire, ces témoignages sont plus qu’émouvants. Triste histoire, mais en même temps très belle, car, en peu de mots, elle dit beaucoup sur ce grand métier – je ne trouve pas de meilleur vocable. On discerne l’admiration émue de tous les intervenants pour un homme qui a eu le plus grand, le plus pur des courages qui soit : celui de se sacrifier en toute conscience pour épargner des vies. À notre époque grossièrement matérialiste, ce geste magnifique redonne foi dans une humanité qui, trop souvent, nous incite à en désespérer.
Je remercie M. Roger de m’avoir fait connaître le capitaine Duthoit.
Jean-Claude Damamme
Membre adhérent de l’Association des Écrivains Combattants
23 janvier 2019 at 10 h 56 min -
j’étais aussi au Bourget ce jour là, petit passionné de onze ans, aussi tout près du crash. la remarque sur l’altitude mini en meetings appliquée depuis est pertinente. les films de ce jour là montrent les avions passer au ras de la piste, particulièrement la patrouille italienne. J’ai depuis entendu le commentaire d’une championne de voltige de l’époque, Reine Lacour, que l’on ne publie jamais: » Il y avait ce jour là un duel entre les patrouilles, c’était à ceux qui descendraient le plus bas! L’explication de la panne de trim sur l’avion accidenté est peut être plausible, mais il est certain que le capitaine Duthoit avait presque redressé son avion, et qu’avec un plancher imposé pour les évolutions, il aurait survécu. Cet accident, comme d’autres a fait progresser la sécurité des meetings. C’est une pauvre consolation. encore aujourd’hui, Je repense souvent à ce pilote.
13 février 2019 at 16 h 09 min -
C’est vrai que la PAF travaillait plus bas à mon époque et je ne compte plus les bas de boucle en meeting à 10m du sol. Mais avant d’en arriver là, j’ai beaucoup transpiré pour obtenir la confiance de mes équipiers, car si je m’étais planté, ils m’auraient fidèlement accompagné!
20 décembre 2018 at 18 h 15 min -
très très émouvant !
19 décembre 2018 at 7 h 53 min -
Jeannot a raison Christian, c’est le Destin…
Tu n’as fait que le « conseiller »… et il a certainement fait SON choix en toute conscience…
20 décembre 2018 at 16 h 46 min -
Merci ami
17 décembre 2018 at 13 h 42 min -
Bonjour, j’étais aussi au Bourget ce jour là. Un peu plus éloigné du crash que Dominique Tertrais, je n’ai donc pas vu l’impact, mais j’ai entendu un bruit de raclement qui m’a fait pensé immédiatement à un impact, quasiment en ligne de vol, pas d’explosion, juste une fumée blanche….de ma place, j’avait pensé , avant le bruit, qu’il avait pu se rétablir….il s’en est fallu de peu, malheureusement. Beaucoup d’émotion, car j’avais 2 copains de promo dans la patrouille(promo 61 D de Cognac): Pierre Simon et jj Pechberty(Sergents, à l’époque) Pierre à terminé Cdt de bord (Air France) sur Airbus A340, et JJ Cdt de bord à Air Littoral, après un passage au Canada dans la RCAF(!) Et en civil chez un « Commuter » local. Les ayant revus lors d’un meeting peu après 1967, j’avais parlé avec eux, « pour savoir ». Il m’avaient expliqué que dans cette figure(éclatement vers le bas) il suffisait que le leader donne le « top départ » avec une ou deux secondes de retard pour que ça se passe mal en bas…c’était probablement ce qui s’était passé….ils m’avaient dit aussi que le crash était ďû à un « ďécrochage en ressource à grande vitesse », et (trop) basse altitude, involontaire,dans ce cas, évidemment.(on pratiquait cette manoeuvre, à l’entraînement, mais en altitude de sécurité…..il me semble que cette figure d’éclatement vers le bas à longtemps été supprimée de la présentation, et je ne sais plus si elle a été reprise depuis? Je suis toujours en contact avec mes 2 copains et j’ai les photos de l’album de la PAF/ 1967 avec les photos de Pierre et de Jj dédicacée….
16 décembre 2018 at 17 h 01 min -
Jeune étudiant au lycée technique aéronautique de Ville d’Avray je me rendais tous les week-end chez mon oncle qui résidais près du Bourget ou il travaillait à Air Equipement (les locaux actuels du BEA) et j’ai assisté aussi a ces présentations des patrouilles acrobatiques dont la hauteur de sécurité était de quelques dizaines de pieds au dessus de la piste Le »jupiter » de l’époque n’agitait pas son trident Ces passages faisait l enthousiasme des foules Les choses ont bien changé par la suite pour passer de la fête populaire et de celle des fanas a une trop sage présentation commerciale d’appareils sans évolutions Une époque heureuse malgré les drames.
C’était la suite de ma »vocation aéronautique » révélée au Maroc par le Morane 500 du gouverneur qui nous faisait courir sur les terrasses et les T6 de l’école de Meknès j’avais 5 ans au grand désespoir de mes parents
16 décembre 2018 at 9 h 38 min -
Respect d’un ancien qui a connu deux crash!
15 décembre 2018 at 21 h 55 min -
Bonsoir Christian avec toi je découvre bcp de choses de l’armée de l’air. Très bon reportage et merci bonne soirée à +
15 décembre 2018 at 21 h 15 min -
Merci …
15 décembre 2018 at 17 h 26 min -
Toutes ces lectures sont émouvantes et on sent bien cette confraternité qui n’a plus que rarement son suivi une fois à la retraite.
De plus, apprendre par le vécu, une telle tragédie est exceptionnel !
En même temps qu’un rappel de l’histoire, c’est en quelque sorte sa commémoration.
Merci à vous tous,
Michel
15 décembre 2018 at 17 h 19 min -
Jean Paul Salini
J’étais patron du bureau sécurité des vols à l’époque. J’ai pu visionner le film complet de cet évènement. Il me semble que c’est le témoignage de Buet qui est le plus près de la vérité.
Il y a eu deux décrochages successifs et donc deux départs en vrille. Je ne me souviens malheureusement pas des conclusions de l’enquête. Mais il était évident qu’après la première vrille il était trop bas pour redresser.
16 décembre 2018 at 13 h 04 min -
Merci cher Ancien, de cet apport que j’ignorais. Ce qui me surprend dans la vidéo que je joins à ce message et qui m’a été envoyée par mail, c’est que tous les avions présentés travaillaient très bas, alors que maintenant les pieds mini se sont imposés et ce n’est pas plus mal!
A la Chasse……Bordel
https://m.youtube.com/watch?v=Pe8kl_rT5zg
15 décembre 2018 at 15 h 53 min -
Issu de la promo 1975 Capitaine Didier Duthoit, c’est avec une certaine émotion que je lis ce témoignage qui me fait revenir plusieurs années en arrière.
Le monde de l’aéronautique est si petit et si vaste à la fois!
M.Leroy, Cdb retraité AF.
15 décembre 2018 at 15 h 02 min -
Ne culpabilise pas Christian : ça s’appelle le …DESTIN ;
Le destin, c’est abstrait et pourtant ça existe même pour des « cartésiens » !!!
Ceci dit la PAF, l’épandage, les essais en vol ou les Canadair c’est quand même autre chose que la ligne pépère ; et là c’est plus que du cartésien c’est de la …statistique !!
Donc chapeau bas pour tous ceux qui font ou ont fait ça 😉
Jeannot (pépère retraité)
15 décembre 2018 at 16 h 23 min -
Merci ami
15 décembre 2018 at 14 h 08 min -
j’étais présent avec mes parents dans la tribune. Il devait passer au dessus de la tribune, à obliqué vers la piste au dernier moment. Cela m’a marqué pour toute la vie. Les oiseaux peuvent rencontrer la terre. Son sacrifice car, après un espèce de tremblement en piqué du charognard que j’avais choisi de suivre des yeux quand la PAF piquait pour faire une ressource au dessus de nous. il a commencé à redresser et s’en serait peut être sorti s’il n’avait choisi de faire un 90° degré droite pour nous éviter. J’ai un peu travaillé dans la sécurité des vols, sûreté de fonctionnement.
15 décembre 2018 at 14 h 04 min -
Bonjour,
C’est avec beaucoup d’émotions que je lis ces billets qui ravivent en moi un souvenir pénible. Comme vous, j’étais parmi les spectateurs, j’avais 10 ans, passionné d’aviation comme Papa ancien mécano de l’aéronavale. Ce jour là, Papa m’avait laissé la possibilité d’utiliser sa caméra Paillard Bolex 8mm et j’ai filmé, filmé … jusqu’à ce terrible crash. J’ai en mémoire visuelle dans l’œil droit du viseur la descente en « éclatement » de la Patrouille puis le crash et dans la périphérie de mon champ de vision de l’œil gauche au moment du crash le reflux brutal des spectateurs qui fuyaient, les barrières métalliques soufflées. Moi, je suis resté « perché » sur l’une d’elles. Dans le choc j’ai inconsciemment cessé de filmer … L’épave s’est arrêté de glisser à quelques mètres devant moi. On nous a vite fait reculer. Dans la voiture avec Papa j’étais très triste. Dans les jours qui suivirent, j’ai développé mes photos N&B, j’ai choisi celle qui m’est apparue la plus belle (de fait elle est floue!) je l’ai agrandie, encadrée et j’y ai écrit « A la mémoire du Capitaine DUTHOIT ». Ce cadre, je dois toujours l’avoir soigneusement rangé dans un coin. Le film aussi ….
15 décembre 2018 at 13 h 24 min -
Quel bien triste souvenir. J’étais sur la pelouse des participants avec toute l’équipe des Meetings Aériens Nationaux dirigés à cette époque là par le Gal. Pierre BODET. Nous tous avons vu en direct ce crash et tout de suite le silence s’est installé instantanément durant quelques secondes et nous nous sommes tous posé la question : qui pouvait être le pilote. Le Gal P. BODET était avec nous ainsi que Jean d’ORGEIX et Marcel CHAROLLAIS. Je n’ai jamais oublié cette fin de ce salon du Bourget et j’y pense encore maintenant.
15 décembre 2018 at 13 h 19 min -
Bonjour,
Je serai bref : j’étais spectateur et j’ai vu l’avion descendre en piqué. D’instinct j’ai « prolongé » sa trajectoire et compris que vu sa vitesse le pilote ne pourrait faire sa ressource. Effectivement, mais au lieu de s’écraser sur son « nez » en fin de trajectoire il a pu redresser son appareil qui est venu frapper le sol par le dessous du fuselage à environ 25 mètres de moi et en s’en éloignant. J’apprends ici sa généreuse manœuvre pour faire exploser l’avion avant qu’il ne s’enfonce dans la foule. Pour ma part j’ai vu sa partie arrière frapper le sol, rebondir un peu et l’avion se désintégrer. Je n’ai eu aucun réflexe de protection et suis resté debout estimant en une fraction de seconde que les morceaux de l’appareil seraient projetés eux aussi en s’éloignant de moi, dans le sens de la trajectoire finale de l’avion. (Si l’appareil s’était écrasé en fin de piqué sans doute aurais-été tué ou gravement blessé ainsi que les autres spectateurs proches de l’impact possible). Je me suis alors éloigné, ne voyant aucune victime à éventuellement tenter de secourir avec mes connaissances professionnelles de kinésithérapeute.
Merci pour cet émouvant rappel de la mort d’un pilote courageux et généreux.
15 décembre 2018 at 13 h 03 min -
J’étais également présent à ce meeting et j’ai assisté à ce crash à 50 m de ma position. Il m’apparut clairement que le pilote s’était sacrifié pour ne pas percuter la tribune officielle où des débris de l’appareil se sont arrêtés au pied de cette tribune
15 décembre 2018 at 11 h 44 min -
Triste souvenir pour les anciens de la 12 EC qui ont connu Didier DUTHOIT. De mémoire les causes qui ont été données étaient: « Déroulement de trims sur le dos en haut de la boucle avec départ en vrille » Pour ceux qui ont connu le FOUGA ce n’était pas exceptionnel sauf que là c’était au plus mauvais endroit. De mémoire toujours le Cne DUTHOIT a récupéré la vrille mais trop bas et pour faire une ressource il est reparti en vrille.
De plus Didier DUTHOIT a des attaches familiales Malouines ce qui me fait repenser souvent à ce crash sur lequel il ne pouvait rien
15 décembre 2018 at 11 h 20 min -
Merci de ce souvenir. Condoléances aux amis et famille…
15 décembre 2018 at 10 h 26 min -
Un témoignage très émouvant qui démontre une fois de plus le formidable esprit d’équipe qui anime cette magnifique Patrouille de France
15 décembre 2018 at 16 h 33 min -
Merci et toutes mes amitiés Jacqueline, en souvenir des années passées à travailler ensemble
14 décembre 2018 at 20 h 19 min -
salut à toi, camarade pilote!
il est des métiers à risque, on l’accepte, mais on n’accepte jamais totalement la mort d’un camarade.
Avec mon amitié fidèle.
15 décembre 2018 at 16 h 34 min -
Merci camarade Colonel
14 décembre 2018 at 20 h 08 min -
Merci de communiquer ce beau témoignage.
Je confirme et je témoigne, j’étais moi aussi sur la piste derrière les barrières, j’ai compris en haut de la dernière figure de la PAF qu’un des Fouga avait un problème.
Je l’ai suivi pendant toute sa descente et il s’est écrasé à une centaine de mètres devant moi.
Les images, gravées dans ma mémoire de façon indélébile, m’ont réveillé pendant plusieurs mois…
F YDIER ENSAE, 1967
14 décembre 2018 at 15 h 32 min -
J’étais présent ce jour là et tout près du témoin qui raconte ce souvenir.
J’avais 14 ans, ne ratait aucun salon du Bourget depuis mon plus jeune âge (mon oncle colonel de l’armée de l’air).
J’ai donc vu cet avion arriver vers nous et très nettement à un moment donné une cassure dans sa trajectoire : le pilote a délibérément choisi une percussion du sol avant la foule plutôt que de tenter de finir sa ressource peut-être salvatrice !
Tous les spectateurs ont ressenti cette grande conscience professionnelle de ce pilote de meeting qui a choisi de sacrifier sa vie plutôt que de blesser un quelconque admirateur de la patrouille de France.
Philippe VIVIER
CDB Air France retraité
14 décembre 2018 at 12 h 31 min -
Votre photo avec le capitaine Duthoit m’a ému.
Je suis heureux de vous avoir transmis ce témoignage qui, pour moi, est un hommage à la mémoire de cet homme dont le geste m’a probablement sauvé la vie.
Dominique TERTRAIS
Qui suis-je ?
Commandant de Bord Boeing 747 Air France ER
Ex Leader de la Patrouille de France
Expert de l’accident de Sharm El Sheikh (2004)
Ancien Président du Bureau Air France du SNPL, Syndicat National de Pilotes de Ligne – 1986 / 1990
Biographie
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